L’accès à Internet a considérablement changé les habitudes des professionnels, étudiants et du grand public Congolais. Le taux de pénétration d’Internet au Congo ne cesse d’évoluer grâce aux innovations technologiques qui permettent aux Fournisseurs d’Accès Internet (FAI) d’offrir divers services Internet en utilisant les technologies hertziennes (BLR, Vsat, Satellite et Wimax) ou filaires (ADSL de Congo-Telecom ou la fibre dans certaines administrations).
Cette évolution technologique permet aujourd’hui d’accéder à divers services Internet ou vidéo grâce à l’ouverture du marché à la concurrence. Le grand public, les entreprises, les administrations et institutions sont tous intéressés par ces multiples services qu’offre le haut débit, d’où l’intérêt pour l’État congolais de développer le haut débit de manière harmonieuse et dynamique.
Le projet WACS est un projet de câble sous-marin à fibres optiques de 14.500 kilomètres de long et d’une capacité de 5,12 Tbit/s, qui va relier des pays d’Afrique méridionale, d’Afrique de l’ouest et des pays d’Europe. Contrat de droit privé qui associe plusieurs opérateurs de télécommunication.
Le projet est réalisé par un consortium de 12 sociétés de télécommunication (Angola Cables, Broadband Infraco, Cable & Wireless, MTN, Portugal Telecom, Congo Telecom, Tata Communications &Neotel, Telecom Namibia, Telkom SA, Togo Telecom et Vodacom) régi par un contrat de droit privé (Accord de construction et de maintenance) signé le 08 avril 2009, date à laquelle il a également signé avec Alcatel-Lucent, un contrat clés en main pour le déploiement du réseau sous-marin WACS, entré en vigueur le 25 mai 2009.
La mise en service commerciale du système qui est en cours de réalisation, est prévue pour le 4ème trimestre 2011.
Au Congo, le projet est sous financement exclusif de l’Etat congolais, agissant pour le compte de Congo Telecom, opérateur historique, sous tutelle du Ministère des Postes, des Télécommunications et des nouvelles technologies de la communication.
La capacité du câble appartient en indivision aux membres du consortium qui se répartitissent entre eux d’une part, la capacité à laquelle ont souscrit les propriétaires pour satisfaire leurs besoins propres, et d’autre part, la capacité dite de réserve commune dont l’accès pour les opérateurs extérieurs peut s’effectuer par acquisition des droits irrévocables d’usage (IRU).
Le PCN est un projet de modernisation du réseau national de télécommunication, il comprend trois volets : commutation, transport et accès local.
Dans le volet accès, des boucles optiques métropolitaines seront construites à Brazzaville, Pointe-Noire et Oyo, par la société Huawei.
Dans son volet transport, il s’agit notamment de couvrir le territoire national en fibre optique en réalisant une dorsale optique terrestre reliant Pointe–Noire, Dolisie, Brazzaville, Oyo et Ouesso et des ramifications (bretelles) à partir de ce tronc vers d’autres départements.
L’Etat congolais envisage l’utilisation des capacités excédentaires des câbles de garde à fibre optique (CGFO) du réseau électrique de la Société Nationale d’Electricité (SNE). A cet effet, deux projets sont en cours de réalisation : le projet de construction et réhabilitation de postes et de lignes électriques (Projet RIT) entre Pointe Noire et Brazzaville qui devrait s'achever en Février 2011, et du projet IMBOULOU pour la remontée vers la partie septentrionale à partir de Brazzaville jusqu’à Oyo, dont le terme est prévu en Juillet 2011. Le tronçon Oyo-Ouesso, qui doit parachever l'ensemble, ne sera lancé qu'en 2015, dans le cadre de la construction du grand barrage de Li-Ouesso.
L’Infrastructure appartient à l’Etat Congolais qui devra fixer les conditions d’exploitation et de gestion de ses ressources.
Le projet Central Africa Backbone (CAB) est un projet de coopération entre Etats membres de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) et la Banque mondiale, pour le maillage régional au moyen des infrastructures de télécommunication très haut débit des pays de la sous-région, conformément aux trois principes suivants : (1) Partenariat Public Privé (PPP), (2) Régime Open Access et (3) synergie inter- réseaux.
Pour la mise en œuvre de la composante République du Congo (CAB-CIT CG) qui se décline en quatre composantes à savoir, (i) environnement sectoriel ; (ii) connectivité ; (iii) Technologie de l’Information et de la Communication et (iv) gestion de projet, le Gouvernement a demandé et obtenu une Avance de Préparation de Projet dans le cadre d’un prêt de l‘IDA. Dans sa composante connectivité (réalisation des liens inter-régionaux) il s’agira principalement de : (i) l’axe Dolisie – Mbinda, (ii) Brazzaville-Kinshasa), et (iii) éventuellement une partie de l’extension du réseau national à partir d’Oyo vers la frontière gabonaise et de Ouesso vers Impfondo.
Pour les autres projets optiques au Congo
Plusieurs projets de construction des infrastructures optiques sont effectués par des opérateurs privés.
(i) La Société MTN
La société MTN, a reçu les autorisations de construire des boucles métropolitaines en fibre optique dans les principales villes du pays .
(ii) Le Ministère des finances
Le Ministère des finances, du budget et du portefeuille public a déployé la fibre optique entre les administrations financières, pour garantir une qualité de transmissions des données et une rapidité dans la prise des décisions.
(iii) La Société Nationale d’Electricité (SNE)
La SNE a déployé sur son réseau haute tension (en aérien), la fibre optique. Toutefois, la capacité sur la fibre (nombre de paires) étant supérieur à son besoin, la SNE envisage de se rapprocher des autorités compétentes pour déterminer les conditions de commercialisation des 20 paires qui ne seront pas utilisées.
Soulignons que les études menées par l’ARPCE ces derniers mois ont relevé le fait que par manque de cadre technique et réglementaire établi, les opérateurs n’ont eu d’autres choix que de se fier pleinement aux dires des équipementiers et/ou intégrateurs, pour construire leurs réseaux.
La gestion des infrastructures de télécommunications optiques en République du Congo pose aussi pour l’Etat, les problématiques liées :
(i) à l’émergence dans un marché de gros et de détail libéralisés modestes, de ressources essentielles, propriété de l’Etat Congolais, et d’un marché de gros, quasiment inexistant aujourd’hui et au bénéfice des acteurs opérant sur le territoire national;
(ii) aux déploiements réalisés par plusieurs entités indépendantes sous la couverture de différents projets mais avec pour principal récipiendaire (bénéficiaire) l’Etat Congolais ;
(iii) à la segmentation des marchés et au partage de ressources entre opérateurs ;
(iv) à l'adéquation de la bande passante réservée aux besoins des operateurs, d’où l’importance de définir un organisme de gestion des infrastructures et des capacités.
Au regard de ces éléments, l’ARPCE se doit de définir les conditions réglementaires et économiques de la construction et de l’accès aux infrastructures de garantir à l’ensemble des acteurs du secteur une réglementation Transparente, Neutre et Non-Discriminatoire à travers des décisions et un renforcement réglementaire qui garantit l’existence d’un marché concurrentiel.