L’Agence de Régulation des Postes et des Communications Électroniques (ARPCE) a fermement enjoint les opérateurs Airtel et MTN à renforcer significativement la qualité de leurs services mobiles. Cette position a été exprimée à l’issue de la réunion de restitution des résultats de la première grande campagne d’évaluation de la qualité de service (QoS) des réseaux mobiles pour l’année 2025, tenue le 16 mai dernier au siège de l’Institution à Brazzaville.
Conduite du 23 février au 14 avril 2025, cette campagne a couvert plusieurs zones stratégiques du territoire national, notamment les axes routiers RN1 et RN2, les localités du Up Country Sud (Mouyondzi, Madingou, Nkayi, Dolisie), celles du Up Country Nord (Gamboma, Oyo, Owando, Ouesso), ainsi que les deux grandes agglomérations que sont Brazzaville et Pointe-Noire.
La présentation des résultats, assurée par le Directeur des Réseaux et Services de Communications Électroniques, M. Benjamin MOUANDZA, a mis en lumière une situation préoccupante. En effet, sur l’ensemble des zones évaluées, les indicateurs de performance révèlent un net recul de la qualité de service, affectant aussi bien la continuité des communications que la stabilité de l’expérience utilisateur, comparée à la campagne menée l’année dernière à la même période. Les défaillances sont particulièrement notables sur les axes routiers RN1 et RN2, considérés comme névralgiques pour l’interconnexion nationale et la mobilité des usagers.
De surcroît, les tests d’itinérance effectués sur ces axes n’ont pas permis de valider le fonctionnement effectif des services sur les sites déclarés comme itinérants par les opérateurs. Une situation jugée inacceptable au regard des obligations réglementaires en vigueur.
Répondant aux interrogations du Régulateurs sur les insuffisances constatées, les experts des deux opérateurs ont reconnu certains dysfonctionnements, tout en apportant des éléments d’explication.
MTN a évoqué des travaux qu’ils mènent en vue d’ajouter la capacité dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire, qui n’auraient pas encore produit tous leurs effets au moment des tests. L’opérateur dominant sur le marché de la téléphonie a sollicité de l’ARPCE une liste détaillée des zones critiques afin de mettre en œuvre un plan d’optimisation ciblé, dont la transmission est annoncée dans les plus brefs délais.
Pour sa part, Airtel a présenté un ensemble de contraintes techniques affectant la qualité de service dans plusieurs régions. « Sur le littoral par exemple, a expliqué le Directeur Juridique et de la Régulation de Airtel, M. Max BOUHOYI, des interférences persistantes avec les réseaux de la République Démocratique du Congo (RDC) sur la bande des 2100 MHz perturbent la transmission du signal. Un rapport d’audit a été transmis à l’ARPCE, en vue d’une médiation ou d’une coordination transfrontalière ». Tout comme son concurrent, Airtel a promis soumettre au Régulateur dans les tous prochains jour un plan d’optimisation visant à corriger ces insuffisances constatées sur son réseau.
En conclusion de cette rencontre, Monsieur Benjamin MOUANDZA a rappelé l’importance pour les opérateurs de notifier en amont à l’ARPCE tout projet ou intervention technique susceptible d’avoir un impact sur la qualité des services, afin de garantir une évaluation équitable et contextualisée.
De son côté, Directeur des Affaires Juridiques et Internationales, M. Célestin ENDOKE, convié à cette réunion avec deux autres Directeurs centraux, a insisté sur l’obligation réglementaire de rendre effective l’itinérance nationale, notamment sur les corridors RN1 et RN2. Il a souligné que le non-respect de cette disposition expose les opérateurs à des mesures coercitives prévues par la loi.
Il sied de souligner qu’à travers cette campagne d’évaluation rigoureuse, l’ARPCE réaffirme son engagement à garantir aux usagers des communications électroniques un service de qualité, stable et accessible, sur l’ensemble du territoire. Elle appelle, à cet effet, les opérateurs à une réactivité accrue et à une collaboration plus structurée dans la résolution des problématiques techniques.